Robert De Craon Admin
Nombre de messages : 1339 Age : 53 Habitation : Aix-en-Provence Nord, Sud, Est, Ouest : SE Alliance : [ODT] Date d'inscription : 09/01/2007
| Sujet: La règle des templiers - 041 à 060 Lun 9 Avr - 19:23 | |
| Des serrures
41. Sans la permission du maître ou de celui qui est à sa place, aucun frère ne peut avoir de loquet, ni dans son sac, ni dans sa malle. A cela ne sont pas tenus les commandeurs des maisons ni des provinces, ni même le maître. Sans autorisation du maître ou de son commandeur, un frère ne doit recevoir de lettres ni de ses parents, ni d’autres personnes ; mais lorsqu’il en aura la permission, les lettres seront lues devant lui, si cela plaît au maître ou au commandeur.
Que nul ne se glorifie de ses fautes
42. Bien que toutes les paroles oiseuses soient connues généralement pour être un péché, que devront dire ceux qui s’en glorifient, devant Jésus-Christ, le juge suprême, nous démontrons ce que dit le prophète David : Obmutui et silui a bonis, c’est à dire que l’on doit se garder même de bien parler et observer le silence. Ainsi, pour fuir le péché, on doit cesser et s’interdire de mal parler. Nous défendons et contredisons fermement qu’un frère raconte à un autre frère les procès qu’il a eus dans le siècle, ce qui est une mauvaise chose en travail de chevalerie, et qu’il narre aussi les délits de chair auxquels il a pu succomber avec des femmes assujetties. Et s’il advenait qu’un frère l’entende raconter d’un autre frère, qu’il le fasse taire aussitôt ; et s’il n’y parvenait pas, qu’il abandonne aussitôt sa place et ferme les oreilles de son coeur à ce marchand d’huile.
Des dons séculiers
43. Si, par grâce, une chose qui ne peut être conservée, comme la viande, est donnée à un frère par un homme du siècle, il doit aussitôt présenter ce don au maître ou au commandeur de la viande. Mais s’il advient qu’un de ses amis ou un parent ne veuille le donner qu’à lui, il ne peut le prendre sans congé du maître ou de celui qui tient sa place. A ce commandement, nous voulons que soient tenus les commandeurs et les baillis, auxquels cet office est spécialement demandé.
Des victuailles
44. Ce commandement, établi par nous, est une chose profitable que tous doivent garder et pour cela nous demandons fermement que rien ne soit gardé et qu’aucun frère ne possède rien, ni victuaille, ni linge, ni laine, ni autre chose, hormis son sac.
Comment ils doivent changer
45. Sans congé du maître ou de celui qui tient sa place, aucun frère ne doit changer une chose avec une autre, ni ne doit demander si cette chose est petite ou vile.
De la chasse
46. Ensemble, nous contredisons qu’un frère prenne un oiseau avec un autre oiseau. Il ne convient pas à des religieux de se procurer des plaisirs, mais d’entendre volontiers les commandements de Dieu et d’être souvent en prière, pour reconnaître chaque jour, avec Dieu, par des larmes et des pleurs, le mal qui l’aura tué. Qu’aucun frère ne cherche à accompagner spécialement un homme qui tue un oiseau avec un autre oiseau. Il est plus convenable à tout homme religieux d’aller simplement et humblement, sans rire et sans parler, raisonnablement et sans hausser le ton. Et pour cela, nous commandons spécialement à tous les frères qu’on ne les voie pas dans les bois avec des arcs et des arbalètes pour chasser les bêtes, ni avec l’homme qui chasse, à moins que ce ne soit pour le préserver des délits païens. Vous ne devez pas non plus aller après les chiens, ni crier, ni bavarder, ni pointer le cheval pour tenter de capturer une bête sauvage.
Du lion
47. Il est une chose que vous devez considérer comme une dette, ainsi que le fit Jésus-Christ : défendre la terre des mécréants païens qui sont les ennemis du fils de la Vierge Marie. Cette défense de chasser, dite ci-dessus, ne s’entend pas du lion, car il tourne et cherche qui il peut dévorer, les mains levées contre tous et toutes les mains levées contre lui.
Des jugements
48. Nous savons, pour l’avoir vu, que les persécuteurs sont sans nombre et que les gens aiment les querelles et s’efforcent de tourmenter cruellement leurs amis et les fidèles de la Sainte Eglise. Aussi, par la claire sentence de notre concile, nous défendons d’écouter quelqu’un, dans les parties d’Orient ou en autre lieu, mais, à cause de la faiblesse des hommes et par amour de la vérité, nous commandons de juger l’affaire, si l’autre partie veut accepter. Que ce même commandement soit tenu à tout jamais pour toutes choses qui vous seront dites ou enlevées.
Comment peut-on avoir des terres et des hommes
49. Cette manière de nouvelle religion, nous croyons qu’elle prit naissance dans la sainte Terre d’Orient par la Divine Ecriture et par la Divine Providence. Nous faisons savoir que cette chevalerie armée doit, sans culpabilité, tuer les ennemis de la Croix. Pour cela, nous jugeons par droit que vous soyez appelés chevaliers du Temple, avec le double mérite de beauté et de prouesse, et que vous puissiez avoir des terres, des hommes, des vilains, tenir des champs et les gouverner avec justice et prendre votre droit de ces choses comme cela est spécialement établi.
Des frères malades
50. Aux frères malades, qu’il soit donné une fidèle garde et une grande bonté et qu’il soient servis selon ce que dit l’Evangile et Jésus-Christ : "Infirmus fui et visitastis me", c’est-à-dire : "Je fus malade et vous m’avez visité". Que cela ne soit jamais oublié, car les frères qui sont malades doivent être traités en paix et avec soin : on gagne le règne du paradis si l’on fait un tel service avec foi. Nous commandons donc à l’infirmier qu’il se pourvoie soigneusement et fidèlement des choses qui sont nécessaires aux divers malades, commes les viandes, les chairs, les oiseaux et toutes les autres viandes qui rendent la santé, et ce la selon l’aisance et le pouvoir de la maison.
De la paix
51. Chaque frère se doit de ne pas inciter son frère au courroux, ni à la colère, car la grande pitié de Dieu protège le frère puissant comme le faible, et cela au nom de la charité.
Des frères mariés
52. Si des frères qui sont mariés demandent la fraternité et le bénéfice des prières de la maison, nous vous octroyons de les recevoir de la manière suivante. Qu’après leur mort ils vous donnent la part de leur bien et tout ce qui affèrera. Entre-temps, ils doivent mener une honorable vie et s’efforcer de faire du bien aux frères. Mais ils ne doivent jamais porter des robes blanches, ni les blancs manteaux ; mais si le baron meurt avant sa femme, les frères doivent prendre la part de ses biens, et l’autre part, la dame en aura jouissance pendant toute sa vie. Il ne semblerait pas juste aussi que de tels confrères habitasses dans une maison où les frères ont promis la chasteté à Dieu.
Des soeurs
53. La compagnie des femmes est une chose dangereuse. Nombreux sont ceux, que par la fréquentation des femmes, le Diable a rejetés du droit sentier du paradis. Que les dames, en qualité de soeurs, ne soient jamais reçues en la maison du Temple. Pour cela, très chers frères, comme il est dit ci-dessus, il ne convient pas de vous accoutumer de cet usage et que la fleur de chasteté apparaisse en tout temps entre vous.
Des chevaliers excommuniés
54. En aucune manière, un homme excommunié ne doit avoir de compagnie avec les frères du Temple. Et cela, nous vous le défendons fermement, parce que c’est pour une chose honteuse qu’il fut excommunié. Mais s’il lui est seulement interdit d’entendre le service de Dieu, on peut bien user de relations avec lui et prendre son bien par charité, suivant la permission du commandeur.
Comment on doit recevoir les frères
55. Si un chevalier séculier, ou tout autre homme, veut s’en aller de la masse de perdition et abandonner ce siècle et choisir la vie commune du Temple, ne vous pressez pas trop de le recevoir. Car ainsi le dit messire saint Paul : Probate spiritus si ex Deo sunt, c’est-à-dire : "Eprouvez l’esprit pour voir s’il vient de Dieu". Mais pour que la compagnie des frères lui soit donnée, que la règle soit lue devant lui et s’il veut obéir à ses commandements, s’il plait au maître et aux frères de le recevoir, qu’il montre sa volonté et son désir aux frères assemblés en chapitre et devant tous et qu’il fasse sa demande avec courage.
Des frères envoyés
56. Les frères qui sont envoyés à travers les diverses contrées et les diverses parties du siècle doivent s’efforcer de pratiquer les commandements de la règle selon leur pouvoir, et ils devront vivre sans reprendre des viandes ou du vin ou autre chose afin qu’ils donnent un bon témoignage à ceux qui sont dehors. Qu’ils ne faillissent en rien dans le propos de l’ordre et qu’ils donnent l’exemple des bonnes oeuvres et de la sagesse. Et même chez ceux où ils séjourneront et chez celui dans la maison duquel ils hébergeront, qu’ils soient honorés de bien et de bonté. Et si cela peut se faire, que la nuit ne soit pas sans lumière dans cette maison ou s’ils guerroient ou s’ils sont à l’herbage, afin que l’ennemi ténébreux ne leur donne raison du péché, ce dont Dieu les défende.
De la confiance des sergents
57. Pour les écuyers et les sergents qui veulent servir à la charité du Temple, pour le salut de leur âme et à terme, venant de diverses provinces, il nous semble profitable qu’ils soient reçus en toute confiance, pour que les ennemis envieux ne les mettent en courage de se repentir, ni ne leur retirent leurs bons propos.
De ne pas recevoir les enfants
58. Malgré que la règle des saints pères accepte de recevoir les enfants en religion, nous ne vous conseillons pas de vous en charger. Car celui qui voudra donner pour toujours son enfant à la religion de la chevalerie doit le nourrir jusqu’à l’heure où il pourra porter les armes et arracher de la terre les ennemis de Jésus-Christ. Mais si, auparavant, le père et la mère le conduisent à la maison et font savoir aux frères ce qu’ils veulent, il est meilleur qu’ils s’en abstiennent de le recevoir tant qu’il est enfant, car il est meilleur qu’il ne se repente pas lorsqu’il atteindra la maturité. Et dès ce moment, qu’il soit mis à l’épreuve selon la prévoyance du maître et selon l’honnêteté de celui qui demande la fraternité.
Des vieux frères
59. Nous commandons par pieux égard que les vieux frères et les faibles soient honorés et soient traités selon leur faiblesse et suivant l’autorité de la règle pour les choses qui sont nécessaires à leur corps et que rien ne leur soit retenu en aucune manière.
Du conseil
60. Le maître doit connaître la sagesse des frères qui sont appelés en conseil, ainsi que le profit de leur conseil ; car nous le commandons de cette manière et non pas à tous : lorsqu’il advient qu’ils aient à traiter de choses importantes, comme donner une terre de l’ordre, ou parler des affaires de la maison ou recevoir un frère, s’iI plaît au maître, il est convenable de réunir toute la congrégation et d’entendre le conseil de tout le chapitre. Ce qui semblera plus profitable et meilleur au maître, qu’il le fasse alors. | |
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