Ordre Des Templiers ( s16v2, s3v3, s5v3 )
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 La règle des templiers - 021 à 040

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Robert De Craon
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Robert De Craon


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MessageSujet: La règle des templiers - 021 à 040   La règle des templiers - 021 à 040 Icon_minitimeLun 9 Avr - 18:57

Des grâces à rendre

21. En tout temps, après le dîner et après le souper, tous les frères doivent rendre grâces à Dieu. Si l’église est proche du
palais où ils mangent, et si elle n’est pas proche, qu’ils rendent grâces à notre Seigneur Jésus-Christ, avec humilité, car il est le souverain procureur. Les restes du pain brisé seront donnés aux pauvres et le pain entier sera gardé. Maintenant, comme le don aux pauvres est semblable au règne du ciel et pour que la foi chrétienne vous reconnaisse comme ceux qui ne doutent pas de cela, il conviendra que le dixième du pain soit donné à l’aumônier pour les pauvres.

De la collation

22. Lorsque le jour s’en va et que la nuit approche, lorsque la cloche sonne ou que l’appel de la communauté est fait, ou selon l’usage de la contrée, que tous aillent aux complies. Nous demandons premièrement de prendre une collation générale, mais elle sera mise à l’arbitrage du maître. Quand un frère voudra de l’eau et quand il demandera, par miséricorde, du vin trempé, qu’il lui en soit donné raisonnablement. On doit en prendre avec mesure car, dit Salomon : Quia vinum facit apostatare sapientes, c’est à
dire : "Le vin corrompt les sages".

Tenir silence

23. Quand les frères sortent des complies, aucune permission ne doit être donnée pour parler publiquement, à moins d’une grande nécessité. Mais que chacun s’en aille sagement et en paix dans son lit. S’il a besoin de parler à son écuyer, qu’il lui dise ce qu’il a à lui dire bellement et en paix. Mais si, par aventure, le jour n’a pas suffit à accomplir le travail et qu’il ait besoin de parler pendant les complies, pour une grande nécessité ou pour les besoins de la chevalerie ou pour l’état de la maison, nous entendons que le maître ou une partie des frères anciens qui ont à gouverner la maison après le maître, puissent parler
convenablement, et nous demandons que ce soit fait de cette manière.

24. Car il est écrit : In multiloquio non effugies peccatum, c’est à dire que trop parler incite au péché. Et en autre lieu : Mors et vita in manibus lingue, ce qui veut dire : "La mort et la vie sont au pouvoir de la langue". A celui qui parle, nous défendons, en toute manière, les paroles oiseuses et les vilains éclats de rire. Et si aucune chose n’est à dire de ce qui est dit ci-dessus, lorsque vous viendrez dans votre lit, nous vous commandons de dire l’oraison patenôtre avec humilité et dévotion.

Des frères souffrants

25. Les frères qui sont fatigués, pour avoir veillé au plus grand bien de la maison, peuvent être dispensés es matines, après avoir demandé l’assentiment et la permission du maître ou de ceux qui sont chargés de cet office. Ils doivent, cependant, dire pour les matines treize patenôtres, comme il est établi ci dessus, afin que la parole s’accorde avec le coeur, ainsi que le dit David : Psallite sapienter, c’est à dire : "Chantez avec sagesse". Et, comme le dit ailleurs le même David : In conspectu angelorum psallam tibi, c’est à dire : "Je chanterai pour toi devant les anges". Que cette chose soit faite suivant l’arbitrage du maître et de ceux qui sont nommés à cet office.

De la vie en commun

26. On lit dans la Sainte Ecriture : Dividetur singulis prout cuique opus erat, c’est à dire : "Qu’à chacun soit donné suivant ses besoins". Pour cela, nous demandons qu’aucune personne ne soit choisie entre vous, mais que chacun soit prévoyant des malades, et que celui qui est mal à l’aise rende grâces à Dieu et ne se tourmente pas, mais s’humilie pour s’affermir et ne s’agenouille pas par pénitence. De cette manière, tous les membres seront en paix. Et nous défendons que quiconque fasse abstinence sans mesure ; mais qu’il vive fermement de la vie commune.

Des robes des frères

27. Nous demandons que toutes les robes des frères soient teintes d’une même couleur, à savoir blanche, noire ou de bure, et nous octroyons le manteau blanc à tous les frères chevaliers, en hiver comme en été. A nul autre, qui n’est pas chevalier du Christ, il n’est permis de porter le blanc manteau. Et que ceux qui ont abandonné la vie ténébreuse du monde, à l’exemple de ces robes lanches, puissent se reconnaître comme réconciliés avec le Créateur : ce qui signifie que la blancheur sanctionne la chasteté. La chasteté est la sûreté du courage et la santé du corps, car si un frère ne promet pas la chasteté, il ne peut venir au repos éternel, ni voir Dieu, comme le dit l’apôtre : Pacem sectamini cum omnibus et castimoniam sine qua nemo Deum videbit, ce qui veut dire : "Recherchez la paix avec tous, gardez la chasteté sans laquelle personne ne peut voir Dieu".

28. Par le commun conseil de tout le chapitre, nous contredisons et ordonnons que soit reconnu comme un vice familier celui qui, sans discrétion, serait dans la maison de Dieu et des chevaliers du Temple. Que les écuyers et les sergents n’aient pas de robe blanche, car ce serait grand dommage pour la maison. Il advint, dans les parties d’outre-mont, que de faux frères, mariés ou autres, surgirent en disant qu’ils étaient frères du Temple alors qu’ils étaient du siècle. Ils nous procurent honte et dommage, ainsi qu’à l’ordre de la chevalerie. Que, pour cela, les écuyers ne s’enorgueillissent pas car, à cause de cette chose, ils firent naître plusieurs scandales. Donc, qu’il leur soit donné des robes noires, qu’ils mettent, si l’on ne peut trouver d’autre toile, que l’on trouvera dans la province, des toiles qui seront données ou encore qui sera le plus vil, à savoir la bure.

29. Mais ces robes doivent être sans superflu et sans orgueil. Et si nous avons décidé qu’aucun frère n’ait de fourrure, ni de pelisse à sa robe, ni autre chose qui appartienne à l’usage du corps, ni même une couverture, nous autorisons celle d’agneau ou de mouton. De toute manière, nous ordonnons à tous que chacun ne puisse se vêtir ou se dévêtir, se chausser ou se déchausser, comme
un bon lui semble. Et le drapier, ou celui qui tient sa place, se doit de pourvoir et de penser à avoir le don de Dieu en toute chose, comme il est dit : que les yeux des envieux et des mauvais ne puisse noter quelque chose sur les robes qui sont données ; quelles ne soient ni trop longues, ni trop courtes, mais qu’elles soient à la mesure de ceux qui doivent en user. Le drapier, ou celui qui tient sa place, doit les répartir suivant les besoins de chacun.

30. Et si un frère, par un mouvement d’orgueil ou par présomption de courage, veut avoir, comme une chose qui lui est due, la plus belle ou la meilleure robe, qu’il lui soit donné la plus vile. Ceux qui reçoivent des robes neuves doivent rendre les vieilles pour les donner aux écuyers et aux sergents, mais le plus souvent aux pauvres, selon ce qui semblera meilleur à celui qui tient cet office.

Des draps de lit

31. Nous demandons que chacun ait des robes et le nécessaire pour le lit, suivant la prévoyance du maître. Nous entendons que cela suffise à chacun, après le sac, le coussin et la couverture. A celui à qui il en faudra en plus, nous autorisons une carpite et, en tout temps, il pourra user d’une couverture de linge, c’est-à-dire en peluche de fil. Et, en tout temps, les frères seront vêtus de chemises et de braies, de chausses et de ceintures ; dans le lieu où ils dormiront, qu’il y ait une lumière jusqu’au matin. Le drapier doit donner aux frères des habits bien taillés afin qu’ils puissent avoir bon aspect devant et derrière. De cette manière, nous ordonnons fermement qu’ils aient la barbe et la moustache sans qu’aucune superfluité de vice ne puisse être notée en leur tenue.

Des becs et des lacets de souliers

32. Nous défendons les becs et les lacets de souliers et nous défendons que quelqu’un en ait. Et, à tous ceux qui servent la maison à temps, nous ne l’octroyons pas non plus et nous contredisons de toute façon qu’ils aient des souliers avec des becs et des lacets, car cette chose est connue pour être abominable et réservée aux païens. Qu’ils n’aient pas non plus de choses superflues dans les cheveux et les robes ; car ceux qui servent le Souverain Créateur doivent nécessairement être nés dans et hors la garantie de Dieu qui dit : Estote mundi quia ego mundus sum, c’est-à-dire : "Sois net, comme je suis net".

Des bêtes et des écuyers

33. Chaque frère chevalier peut avoir 3 bêtes et pas plus, à moins qu’il n’ait une permission du maître, et cela à cause de la grande pauvreté qui est actuellement dans la maison de Dieu et du Temple de Salomon. A chaque frère chevalier, nous octroyons donc d’avoir trois bêtes et un écuyer ; et si cet écuyer sert de son propre gré et pour la charité, le frère ne doit pas le battre pour quelque faute qu’il fasse.

Des chevaliers séculiers qui servent à terme

34. Pour tous les chevaliers séculiers qui désirent, par pure volonté, servir à terme avec Jésus-Christ et avec la maison du Temple de Salomon, nous commandons d’acheter, avec loyauté, un cheval convenable, des armes et tout ce qui leur sera nécessaire pour leurs besoins. Ensuite, nous demandons aux deux parties de mettre le cheval à prix et de noter le prix par écrit pour qu’il ne soit pas oublié. Que les choses nécessaires à la vie de l’écuyer, du chevalier et du cheval, comme les fers pour le cheval, leur soient donnés selon l’aisance de la maison et par fraternelle charité. Si d’aventure, pendant le terme, le cheval venait à mourir au service de la maison, et que la maison puisse le faire, le maître lui en donnerait un autre. Si, à la fin du terme, le chevalier désire rentrer dans son pays, la moitié du prix du cheval sera laissée par charité à la maison par le chevalier et
l’autre moitié, s’il le veut, il la recevra comme aumône de la maison.

Comment doivent aller les frères

35. Il est une chose convenable à tous les frères qui sont profès, que pour faire le saint service et pour avoir la gloire du Seigneur.

Que nul frère n’ait de harnais dorés

39. Nous défendons totalement que les frères aient de l’or et de l’argent à leurs brides, à leurs étriers et à leurs éperons. Si cela arrivait, qu’ils les mettent de côté. Mais s’il advient qu’un vieil harnais leur soit donné par charité, que l’or et l’argent soit gratté afin que la beauté resplendissante ne soit pas vue des autres, non plus que l’orgueil qu’on en peut ressentir. Mais si c’est un harnais neuf qui est donné, c’est le maître qui le fera.

Du maître

40. Le maître peut donner à qui il veut le cheval d’un autre frère ainsi que ses armures et ce qu’il voudra. Le frère à qui cette chose sera donnée, ou aura été ôtée, ne doit pas se courroucer, car sachez bien que s’il se courrouçait, il le ferait contre Dieu.
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