Ordre Des Templiers ( s16v2, s3v3, s5v3 )
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 La reconnaissance

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Robert De Craon
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Robert De Craon


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MessageSujet: La reconnaissance   La reconnaissance Icon_minitimeDim 8 Avr - 19:48

La reconnaissance

Pour exister pleinement, un ordre monastique a besoin de la reconnaissance du pape. Pour l’accorder, le souverain pontife se base sur une règle, un nom et un habit. Après le concile de Troyes, où l’idée d’une règle propre à l’ordre du Temple a été acceptée, la tâche de la rédiger fut confiée à Bernard de Clairvaux, qui lui-même la fit écrire par un clerc, Jean Michel (Jehan Michiel), sur des propositions faites par Hugues de Payns.

On peut donc affirmer que l’ordre du Temple naquit officiellement le 13 janvier 1129, suite à l’approbation du concile. Son développement s’effectua en plusieurs étapes.

Éloge de la Nouvelle Milice (De laude novae militiae)

Grâce à saint Bernard, l’une des plus grandes figures religieuses du XIIe siècle, l’ordre du Temple connut un accroissement significatif : bon nombre de chevaliers s’engagèrent pour le salut de leur âme ou, tout simplement, pour prêter main forte en s’illustrant sur les champs de bataille.

L’Éloge de la Nouvelle Milice est une lettre que saint Bernard envoya à Hugues de Payns, dont le titre complet était Liber ad milites Templi de laude novae militiae[19] et écrite après la défaite de l’armée franque au siège de Damas en 1129.

Cet éloge permit enfin aux Templiers de rencontrer une grande ferveur et une reconnaissance générale.

De plus, ce texte contenait un passage important où saint Bernard expliquait pourquoi les Templiers avaient le droit de tuer un être humain : « Le chevalier du Christ donne la mort en toute sécurité et la reçoit avec plus d’assurance encore. S’il meurt, c’est pour son bien, s’il tue, c’est pour le Christ [...] ».

La bulle pontificale Omne Datum Optimum (1139)

La bulle Omne datum optimum a été fulminée par le pape Innocent II le 29 mars 1139[21] sous la maîtrise de Robert de Craon, deuxième maître de l’ordre du Temple. Cette bulle fut d’une importance capitale pour l’ordre puisqu’elle était à la base de tous les privilèges dont jouissaient les Templiers. En effet, suite à celle-ci, les frères du Temple eurent le droit :

- à la protection apostolique,
- d’avoir leurs propres prêtres.

On vit donc une nouvelle catégorie émerger dans la communauté, celle des frères chapelains qui officiraient pour les Templiers. De plus, cette bulle confirma le fait que l’ordre du Temple n’était soumis qu’à l’autorité du pape. La bulle créa aussi une concurrence pour le clergé séculier (ce que ce dernier verra souvent d’un mauvais oeil). De nombreux conflits d’intérêt éclatèrent entre les Templiers et les évêques ou les curés. Les privilèges qu’elle accorda étant souvent remis en cause, la bulle Omne datum optimum fut confirmée douze fois entre 1154 et 1194, et c’est d’ailleurs pour cela qu’il ne fut pas aisé de retrouver l’originale.

La bulle pontificale Milites Templi (1144)

La bulle Milites Templi (Chevaliers du Temple) a été fulminée le 9 janvier 1144 par le pape Célestin II. Elle permit aux chapelains du Temple de prononcer l’office une fois par an dans des régions ou villes interdites, « pour l’honneur et la révérence de leur chevalerie », sans pour autant autoriser la présence des personnes excommuniées dans l’église. Mais ce n’est en réalité qu’une confirmation de la bulle Omne datum optimum.

La bulle pontificale Militia Dei (1145)

La bulle Militia Dei (Chevalerie de Dieu) a été fulminée par le pape Eugène III, le 7 avril 1145. Cette bulle permit aux Templiers de construire leurs propres oratoires, mais aussi de disposer d’une totale indépendance vis-à-vis du clergé séculier grâce au droit de percevoir des dîmes et d’enterrer leurs morts dans leurs propres cimetières. De plus, la protection apostolique fut étendue aux familiers du Temple (leurs paysans, troupeaux, biens...). Des plaintes furent déposées par des Templiers auprès du pape concernant le fait que le clergé prélevait un tiers du legs fait par les personnes désireuses de se faire enterrer dans les cimetières de l’ordre. La bulle Dilecti filii ordonna en conséquence au clergé de ne se contenter que d’un quart des legs.

L’habit du Templier

La reconnaissance du Temple ne passait pas seulement par l’aboutissement à une règle et à un nom, mais aussi par l’attribution d’un code vestimentaire particulier propre à l’ordre du Temple.

Le manteau des Templiers faisait référence à celui des moines cisterciens.

Seuls les chevaliers, les frères issus de la noblesse, avaient le droit de porter le manteau blanc, symbole de pureté de corps et de chasteté. Les frères sergents, issus de la paysannerie, portaient quant à eux un manteau de bure, sans pour autant que ce dernier ait une connotation négative. C’était l’ordre qui remettait l’habit et c’est aussi lui qui avait le pouvoir de le reprendre. L’habit lui appartenait. La perte de l’habit était prononcée par la justice du chapitre pour les frères qui avaient enfreint gravement le règlement. Il signifiait un renvoi temporaire ou définitif de l’ordre.

Dans sa bulle Vox in excelso d’abolition de l’ordre du Temple, le pape Clément V indiqua qu’il supprimait "le dit ordre du Temple et son état, son habit et son nom", ce qui montre bien l’importance que l’habit avait dans l’existence de l’ordre.

La croix rouge

Il semble qu’elle n’ait été accordée que tardivement aux Templiers, en 1147, par le pape Eugène III. Il aurait donné le droit de la porter sur l’épaule gauche, du côté du cœur. La règle de l’ordre et ses retraits ne faisaient pas référence à cette croix. Cependant, la bulle papale Omne datum optimum la nomma par deux fois. Aussi est-il permis de dire que les Templiers portaient déjà la croix rouge en 1139. La forme de la croix des Templiers n’a jamais été fixée. L’iconographie templière la présenta grecque simple, ancrée, fleuronnée ou pattée. Quelqu’ait été sa forme, elle indiquait l’appartenance des Templiers à la chrétienté et la couleur rouge rappelait le sang versé par le Christ.

Notons qu’il est fort probable que la croix des Templiers ait été issue de la croix de l’ordre du Saint-Sépulcre dont avaient fait partie Hugues de Payns et ses compagnons d’arme. Cette croix rouge était potencée, cantonnée de quatre petites croix appelées croisettes.
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